Les offres de Desktop as a Service se multiplient. À quoi servent-elles ? Quels sont leurs avantages ? Comment les choisir ? Quelles sont les principales offres du marché ? Voici tout ce que vous devez savoir sur les postes de travail dans le nuage…

Le DaaS prend forme .

Ainsi sont nées les premières offres de « Desktop as a Service » (DaaS). Elles ont eu de mal à décoller. Selon IDC, moins d’un PC sur 100 tournait en 2017 dans le cloud. Mais le cabinet d’analyse prédit que fin 2020, un PC sur 6 sera hébergé dans le cloud.
Longtemps ces offres ont dû se cantonner à offrir des bureaux Windows hébergés sous Windows Server « Terminal Services » ou sous Citrix Presentation Servers. Le problème, c’est que l’expérience utilisateur proposée n’était pas tout à fait équivalente à un vrai PC sous Windows 7 ou Windows 10 et ce fonctionnement sous « Windows Server » pouvait poser des problèmes de compatibilité avec certains logiciels.
Depuis quelques mois, Microsoft ayant assoupli ses licences, on a vu apparaître des offres DaaS s’appuyant sur de véritables bureaux Windows 7 et Windows 10. Et depuis la semaine dernière, et l’ouverture en Preview de l’offre DaaS officielle d’Azure, dénommée Windows Virtual Desktop, un nouveau mode de déploiement est apparu : l’option « Windows 10 Multisession ». Une telle option s’apparente quelque peu à un Windows Server Terminal Services sauf qu’elle s’appuie sur un vrai Windows 10 et non un Windows Server. On peut donc disposer de plusieurs bureaux Windows 10 sans avoir à acquérir de licences Windows Server. L’idée d’offrir plusieurs sessions sous Windows Desktop n’est pas nouvelle. Il était déjà possible d’avoir des sessions concomitantes depuis Windows XP SP2 mais les méthodes pour activer ce mode n’étaient pas officielles. On savait depuis mi 2018 que l’éditeur préparait une version officielle dénommée « Windows 10 Enterprise for Remote Sessions ». C’est celle-ci qui est au cœur de l’offre DaaS de Microsoft, Windows Virtual Desktop. Elle permet d’optimiser l’usage des ressources louées sur le cloud mais aussi de jouer pleinement la carte de l’élasticité en optant pour des machines plus puissantes mais plus astucieusement partagées tout en restant sur un vrai moteur Windows 10 et non un moteur Windows Server.

Les avantages du DaaS.

Le principe du DaaS, du bureau Windows ou Linux hébergé dans le cloud, présente plusieurs atouts. Il permet de s’affranchir de l’obsolescence matérielle, de la gestion matérielle des PC (comme dans le cadre d’une solution VDI) mais aussi de la gestion complexe et coûteuse d’une infrastructure VDI.
Il peut aussi apporter une réponse pratique à l’adoption d’une philosophie BYOD (Bring Your Own Device), les utilisateurs retrouvant leur bureau Windows hébergé dans le cloud quel que soit le matériel utilisé (Client léger, Thin PC, PC, smartphone, tablette) ou le système utilisé (Mac, Linux, etc.) mais aussi quelle que soit la puissance de la machine entre ces mains (la performance étant déterminée par les ressources allouées dans le cloud).
Il offre des perspectives nouvelles à toutes les entreprises qui ont besoin de proposer un poste de travail préconfiguré et pré-sécurisé à des partenaires le temps d’un projet : on pense notamment aux sociétés d’images de synthèse qui font appel à de nombreux infographistes indépendants par exemple.
Il permet enfin de s’affranchir de bien des problématiques de migration vers Windows 10 puisqu’il suffit de placer dans le DaaS les applications Windows 7 souffrant d’une incompatibilité Windows 10. Mieux encore, alors que la fin de vie de Windows 7 est annoncée pour le 14 janvier prochain, l’adoption d’une offre DaaS permet de profiter d’un support étendu pendant encore deux ans sans frais supplémentaires : c’est en tout cas ce que propose Microsoft avec son offre Windows Virtual Desktop, mais il est fort à parier que d’autres opérateurs DaaS en feront de même.

Les freins à l’adoption du DaaS.

Les offres DaaS manquent encore de maturité, mais le principal frein reste évidemment la problématique de la connectivité. Dans l’idéal, et sans même parler des problèmes de conformité, il faudra attendre que tous les fournisseurs proposent un hébergement sur des datacenters français pour bénéficier d’une bande passante optimale et d’une latence la plus faible possible. Ces deux critères sont clés dans l’expérience utilisateur.
En outre, puisque ces bureaux seront souvent utilisés de partout, il ne faut pas perdre de vue que les connexions ADSL et 4G n’ont pas toujours la stabilité et le débit escompté et peuvent s’avérer trop faibles pour un usage intensif d’un bureau virtualisé dans le Cloud. La généralisation de la fibre et de la 5G sont un prérequis à l’émancipation de ces solutions.

Expérience utilisateur & administration.

Contrairement aux apparences, un projet DaaS nécessite davantage de préparation que l’acquisition de PC physiques. En un sens la démarche est assez similaire à celle d’une infrastructure VDI sauf qu’ici l’entreprise n’aura plus à gérer cette infrastructure. Néanmoins, les utilisateurs doivent pouvoir compter sur la disponibilité de leur bureau dès qu’ils en ont besoin et probablement où qu’ils soient. Pour éviter une chute de productivité et une frustration croissante des collaborateurs, il est important de bien planifier les besoins en matière de bureaux virtuels. En outre, toutes les offres ne se valent pas, et la qualité de l’expérience utilisateur peut s’en ressentir. L’expérience virtualisée n’est pas la même que celle d’un PC physique. Elle dépend du terminal utilisé (toutes les offres DaaS n’offrent pas la même qualité de support de l’ergonomie tactile sur des smartphones/tablettes) mais aussi des fonctionnalités offertes par le client de visualisation du bureau notamment en matière de support des clés USB, des disques en ligne (OneDrive, GDrive, …) et des imprimantes.
Bref, si le DaaS tend à simplifier certaines problématiques d’administration, il ne les élimine pas intégralement pour autant. Il reste de la responsabilité de la DSI de définir comment déployer les applications, les profils, les mises à jour, etc. En outre, il faut réfléchir à la sécurité des données de ces postes virtualisés et l’intégrer à la gestion du parc de machines de l’entreprise, ce qui nécessite là aussi une réflexion préalable ainsi qu’une préparation ne serait-ce que pour réaliser des scripts qui piloteront les déploiements DaaS et pousseront les profils adéquats.

Le coût du DaaS.

Selon différentes études de VMWorld et de Citrix, le coût de possession annuel d’un PC physique est compris, en moyenne, entre 960$ et 1280$. Ces mêmes études considèrent que l’usage d’une infrastructure VDI permet de réduire ce TCO annuel à 650$ par utilisateur. L’adoption du DaaS permettrait selon eux de réduire encore ce TCO de moitié pour le ramener aux alentours des 300$ annuels.
Néanmoins, ces coûts restent très théoriques et l’expérience a maintes fois démontré que les coûts du cloud sont toujours plus compliqués à évaluer qu’on ne le pense de prime abord. D’abord parce que certaines offres proposent une vraie élasticité où les ressources mémoire et CPU sont dynamiquement allouées en fonction des logiciels utilisés à l’instant t par l’utilisateur. Ensuite, parce que le stockage et le réseau sont souvent facturés séparément de la location du poste de travail virtuel en lui-même. Enfin, parce que certaines offres vous invitent à apporter votre propre licence Windows alors que d’autres l’intègrent en standard. Typiquement, sur l’offre Windows Virtual Desktop d’Azure, aucun coût supplémentaire de licence n’est dû si les entreprises sont déjà clientes de Microsoft 365 F1 / E3 / E5, Windows 10 Enterprise E3 / E5 ou Windows VDA.